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Une saison correcte malgré la météo chaotique

Hiver trop doux puis trop froid, sécheresse marquée suivie de pluiespresque incessantes, chauds et froids... Les conditions météo de ces derniersmois, très fluctuantes, n'ont finalement que peu perturbé les ventes de planteset produits pour les jardins et potagers.

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La grande douceur de l'hiver a réveillé certaines cultures qui ont ensuitegrillé lors de la vague de froid de février. Cet épisode gélif a mis à mal biendes plantes de jardin, terrasse et balcon. La fin de l'hiver et le mois de marsont par ailleurs été marqués par une sécheresse intense, compliquant lestravaux de jardinage alors que la végétation se réveillait brutalement etrapidement mi-mars. La croissance des végétaux a été considérablement ralentiepar la fraîcheur et le manque de soleil d'avril. Et depuis début avril, lespluies se sont succédé à un rythme effréné, plus encore en juin où il a pluplus de deux jours sur trois au nord de la Loire, un record ! Sans oublier desorages à répétition qui ont parfois causé des ravages dans les jardins et surles arbres fruitiers, déjà peu prolifiques cette année en raison d'une humiditétrop importante.

La réactivité et la performance récompensées

La douceur du mois de janvier et la rigueur climatique de février n'ont quepeu impacté les cultures horticoles en préparation sous serre. L'un dansl'autre, les dépenses de chauffage ont été plus élevées mais maîtrisables. Ladouceur du mois de mars a permis un démarrage de saison fulgurant, certainsproducteurs ayant noté une augmentation de chiffre d'affaires de 60 % enfévrier-mars, comparativement à l'année précédente !

La saison s'est poursuivie avec une météo très perturbée par la fraîcheur etles intempéries en avril, impactant les envies de jardiner des Français et lesrésultats des points de vente. Le contraste avec les performances hors-normesd'avril 2011, qui avait été quasi estival, est important : pour cette période,le marché des végétaux a perdu cette année 15 à 30 % par rapport à l'andernier. L'effet de rattrapage a commencé au mois de mai après un début desaison très éprouvant. Il s'est poursuivi au mois de juin. Les végétaux étaientà nouveau à l'honneur : + 66 % pour la pépinière, + 54 % pour les plantes àmassif par rapport à juin 2011. La marge moyenne n'étant que peu revalorisée,le bilan global est resté mitigé. En définitive, la saison est considérée commemoyenne à bonne selon les circuits de commercialisation malgré ce déroulementchaotique.

La saison s'est prolongée en juin et juillet, la demande se portant vers deplus gros contenants (du 3 au 5 l) de plantes prêtes à poser à cette période del'année. En fin de saison, les producteurs ont vidé leurs serres et les volumesproduits ont été écoulés, même si ce ne fût pas toujours au prix souhaité àcause de la pression des principaux acheteurs.

Des demandes inégales selon les catégories de produits

Les ventes de barquettes de plantes à massif de semis et de bouture, quireprésentent encore le gros de la production, sont restées difficiles pour lesproduits standard, les prix étant toujours très tendus. Par contre, lorsque cesbarquettes sont garnies de plantes de diversification ou de produits plusoriginaux par la couleur ou la forme des plantes et des fleurs, la demande estplus soutenue.

Les ventes en pot de 10,5 cm se font plus facilement selon la qualité etl'originalité du produit. Les géraniums classiques, dans ce type de contenant,ont été difficiles à écouler, alors que ceux de diversification ont été bienvendus. Les ventes des autres plantes de diversification dans cette taille decontenant ont été satisfaisantes.

La demande de plantes à massif en conteneurs de 1 l et 2 l a augmentéprincipalement après la mi-mai (voir le bilan de la fête des Mères, le Lienhorticole n° 804 du 20 juin 2012, page 12.) et, dès le mois de juin, lesventes de plantes en conteneurs de 4 l et 5 l se sont accélérées et poursuiviesjusqu'en juillet. La tendance du prêt-à-poser est restée soutenue. Les ventesde jardinières et compositions se sont principalement portées sur la fin maidébut juin, avant et après la fête des Mères.

Les ventes de plantes vivaces ont été satisfaisantes à très satisfaisantes,principalement en ce qui concerne les plus gros contenants (0,75 ou 1 l), enmilieu de saison dès que les annonces des médias sur les risques de manqued'eau se sont atténuées. Vers la fin mai et le mois de juin, les plantes en 2 lont pris le relais.

Les ventes de plantes potagères ont été affectées par les mauvaisesconditions météo d'avril, au moment où la demande s'intensifiait. Elles ontdonc été mitigées en début de saison et bonnes à très bonnes en fin de saisonpour de plus gros contenants. La demande sur des plantes potagères greffées aété forte cette année, alors que la quantité mise sur le marché n'était pastrès importante.

Les ventes de plantes aromatiques et condimentaires ont été satisfaisantes àtrès bonnes durant toute la saison. Les ventes des produits de pépinière pourles balcons ont répondu à l'intérêt croissant du public pour ce type deproduits d'ornement.

Montagnes russes pour les distributeurs

En mars, toutes les catégories de points de vente ont eu du mal à suivre lademande, puis en avril les ventes ont baissé, pour reprendre en mai et juin. Cesont les horticulteurs détaillants, les jardineries et les Lisa qui ont tiré lemeilleur profit de l'embellie. En ce qui concerne les grandes surfacesalimentaires (GSA) et les grandes surfaces de bricolage (GSB), les contratspassés avec les producteurs ont été honorés. Globalement, les objectifs ont étérespectés.

Des conditions de travail éprouvantes

La principale caractéristique de cette saison mérite d'être soulignée. Ils'agit de l'implication physique des ressources humaines pendant toute lapériode. Il a fallu réagir dès le début mars (de nombreux records de vente ontété battus), manipuler les plantes pour gérer la baisse des ventes du moisd'avril, se remobiliser fin mai au moment de la fête des Mères et jusqu'à finjuin, puis assurer la vente qui s'est également étalée sur juillet.

La gestion des ressources humaines d'appoint n'a pas été facilitée par cettemétéo capricieuse, et la fatigue des responsables d'exploitation étaitnettement perceptible en fin de saison. La pérennité des entreprises deproduction se jouant de plus en plus sur l'optimisation de ces périodes defortes ventes, une bonne réflexion et une organisation de la saison en amonts'imposent désormais aux producteurs.

Brand Wagenaar

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